"He is a good guy, a very good guy ! "

"He is a good guy, a very good guy ! "

Wednesday, April 27, 2016

A good guy!Le prochain Président des États-Unis ?

“He is a good guy, a very good guy!”

Je suis assise au bar, dans un hôtel chic du centre ville de Boston. La discussion tourne autour des élections américaines. L’homme en face de moi parle de Trump. C’est un homme d’affaires comme la majorité de la clientele ici. Des hommes d’affaires qui semblent avoir réussi.

Deux autres hommes se joignent à nous et la discussion se poursuit. Ces deux hommes sont d’accord avec le premier.

“Vous aimez alors vraiment Trump” leur dis-je.
“Tout à fait” me disent fièrement ces trois hommes “d’affaires”. 

Je suis abasourdie. C’est vrai que je suis dans un hôtel chic de Boston, que je ne suis pas dans un café de Cambridge entrain de discuter avec des étudiants de Harvard. Des étudiants qui préfèrent de loin Bernie à Trump. Bernie a su séduire les étudiants, Trump semble envoûter de plus en plus les américains. Mais quand même, je suis à Boston, au Massachusetts, dans un état où les démocrates dominent.

“Avez-vous écouté le débat des républicains hier soir à la TV “ (jeudi le 3 mars)? 

“Bien sûr!” me dit-on.

“Et que pensez-vous de la qualité des échanges entre les candidats ?”

“C”est certain que le niveau était bas. Mais c’était quand même un bon débat. Trump s’en est bien sorti.” 

“Vraiment ? pourtant selon les analyses, Cruze et Rubio sont sortis gagnants, tandis que Trump et Kasich perdants”

“Trump n’avait pas le choix de se battre. On l’attaquait de partout ! Il a été très fort ! et …is a very good guy !”

Je me demande vraiment s’il plaisante. Trump, un good guy? mais bon je poursuis. 

“Oui mais il faut quand même être plus qu’un good guy pour être président des Etats-Unis, non ?”

On me regarde comme si je n’avais rien compris à la politique américaine.

“On est fatigué de tous ces politiciens qui sont contaminés et corrompus. On veut du sang neuf qui est indépendant du système politique.  On veut du changement, on veut un gars (pas une femme) qui sait comment faire “runner” le pays”. Trump, c’est la solution”


Et voila, on vient de me dire ce que beaucoup d’américains pensent.

Après le super mardi du 2 février et le super samedi du 5 février, Trump est toujours le favori pour représenter les Républicains. Pourtant lorsqu’il a annoncé qu’il se présentait, rien ne le prédisposait à cette ascension. On riait de lui, on ne le prenait pas au sérieux, on le caricaturait sur les réseaux sociaux. Certes, il y avait quand même des américains qui le soutenaient mais on disait aussi que son étoile s’éteindrait très vite avec toutes ses attaques et ses discours ridicules, comme la construction d’un mur à la frontière du Mexique. Pourtant son étoile ne fait que grossir. Son charisme, son pouvoir, sa force ont été sous-estimés. Et maintenant les gens ont peur, même très peur. Il y a d’un côté ceux qui le vénèrent et de l’autre côté ceux qui le craignent terriblement.  Cette peur n’existait pas avant. C’est nouveau, elle est très palpable ici. 

Je connais des amis qui sont 100% démocrates et qui ont voté pour Rubio au super mardi pour réduire les votes de Trump. Je connais des gens qui regardent sérieusement pour immigrer dans un autre pays si Trump devient le Président des États-Unis (ce n’est pas une blague). Les gens sont terrifiés et ne savent plus quoi faire pour arrêter cette vague de partisans de Trump qui ne cesse de grossir.

Autant on riait de lui avant, autant on prend Trump au sérieux maintenant. Et il était temps. Les intellos réagissent enfin. Je vois de plus en plus d’articles analysant l’impact sur l’économie si Trump devenait le Président des États-Unis. Sa position sur la Chine, les taxes, l’immigration, etc..On analyse ses discours, on les décortiquent sous tous ces angles et on écrit pour expliquer aux gens le danger réel s’il est élu. 

On a beau comparer Trump à Hitler, à Mussolini, au pire dictateur et pourtant, rien ne l’affecte. Je l’ai écouté au débat, je l’ai aussi observé. Même s’il se fait attaquer de tous les côtés, il reste immobile comme un roc, impossible de l’atteindre, il est imperturbable, indestructible. Je dois avouer que c’est quand même impressionnant. 

Avant de quitter le bar, j’ai posé une dernière question à ces messieurs: “Qui selon vous va devenir le prochain Président des État-Unis.?” Et on m’a répondu en coeur “TRUMP”. 


Seule l’histoire le dira !

Sunday, November 15, 2015

Quand le premier ministre Couillard vient à Boston

Pour la première fois depuis son élection, le premier ministre Couillard était de passage à Boston le 12 et 13 novembre.

Résidente à Boston depuis plus de 5 ans, on m’a demandé si je voulais assister à cette mission du Premier ministre. J’ai un peu hésité avant d’accepter ne sachant pas trop à quoi m’attendre. J’ai finalement décidé de me lancer dans cette aventure de 2 jours et d’écrire un billet sur sa visite. Je voyais aussi une belle occasion de me faufiler pour la première fois dans le monde du pouvoir politique sachant fortement que ca ne serait qu’éphémère.

Notre première rencontre a eu lieu le soir dans un restaurant. Le premier ministre Couillard, accompagné de la délégation du Québec à Boston, rencontrait des représentants de huit entreprises et organisations québécoises spécialisées en orthopédie et en réadaption. Ces entreprises avaient la possibilité de présenter leur produits à un auditoire local ciblé d’innovateurs du domaine de la santé. Boston est la porte d’entrée par excellence pour le marché médical avec MIT, les centres de recherche et ses hôpitaux prestigieux.

J’ai regardé le premier ministre de loin et je me disais qu’il était dans son élément. Quoi de mieux qu’un premier ministre neurochirurgien pour rencontrer des gens dans le milieu médical? Assis à coté de moi, deux journalistes, un du journal du Québec et un de la Presse Canadienne prenaient des notes. Nous étions trois à couvrir cette mission.

Je suis partie de la soirée en me demandant ce que je pourrais bien écrire d’intéressant sur sa visite. Le jour suivant fut différent car une nouvelle arriva. Un sujet touchant les québécois mais aussi les résidents de Boston, c’est à dire moi. 

La journée fut longue. Le matin très tôt, le premier ministre Couillard a rencontré le gouverneur de l’état de Massachusetts M. Charles Baker. Dans son discours, M. Baker a exprimé son souhait de faire progresser le dossier de l’énergie en Nouvelle Angleterre, notamment grâce à l’importation d’hydroélectricité canadienne. 

Il a précisé trois objectifs : Réduire le taux de carbone, réduire le prix d’électricité aux entreprises et familles et diversifier son portefeuille d’énergie. D’ailleurs, des faits alarmants appuient son objectif dont  la consommation du gaz naturel qui est passée de 15% à 45% depuis 2000. Forte augmentation pour une ressource non renouvelable. 


Coup de théâtre! Le matin même, on apprends qu’un appel de proposition de trois états de la Nouvelle Angleterre, soit, le Rodes Island, le Connecticut et la Massachusetts est déposé. Il s’agit d’un appel de proposition pour recevoir de l’énergie propre et on parle ici ,,,,,,,de l’hydroélectricité. 

C’est une excellent nouvelle pour Hydro-Quebec qui est sur les lieux. C’est simple, si Hydro-Québec obtient ce contrat, ca sera le plus important de son histoire. C’est massif comme projet!
On parle de construire une ligne de transport au cout de $1.6 milliard qui partirait du Québec jusqu’au Connecticut. Donc 80 km au Québec et 300 km en Nouvelle Angleterre. Il y aurait six états de la Nouvelle Angleterre qui seraient desservis par cette hydroélectricité. 

Hydro-Quebec a toutes les raison d’avoir ce contrat. A voir les bonnes relation entre le gouverneur Baker, le gouverneur du Maine, M, Lepage qui considère le Québec comme sa famille et non comme un voisin et qui appuie fortement lui aussi l’hydroélectricité du Québec, on vient de servir un contrat sur un plateau d’argent à hydro-quebec.


Mais pourquoi cela me concerne tant, moi la résidente de Boston?

Et bien, c’est à cause de ma facture d’électricité. Aux États-Unis, il n’y a pas de réglementation sur le prix de consommation. J’ai vu ma facture d’électricité de “EverSource" augmenter à grande vitesse. Un mois, je payais 9.3c le kilowatt et le mois suivant, c’est passé à15c le kilowatt. Cette augmentation de 66% a été faite durant la période des fêtes. Autant vous dire que j’ai sursauté en voyant la facture. Pendant 6 mois, le taux du kilowatt est resté à 15c. Maintenant il est à 10c mais pour combien de temps ? Selon Hydro-Quebec, ce projet va stabiliser le coût de l’électricité. Mais pour eux, c’est aussi une bonne occasion d’être dans un marché non réglementé contrairement au Québec où les coûts d’électricité le sont. 



Ce projet est presque dans la poche de Hydro-Quebec, mais qui va partager les coûts de $1.6 milliards? le Québec,? les trois états de la nouvelle Angleterre ? ou tout ce beau monde? La question a été mainte fois posée durant la journée, mais impossible de nous répondre. Quand le porte parole de Hydro-Quebec, M. Gary Sutherland nous a expliqué dans le détail le projet, nous étions trois à l’écouter et à lui bombarder de questions, les deux journalistes et moi la blogueuse. J’avais quand même une question fondamentale qui me trottinait dans la tête tout au long de la rencontre. Finalement, je lui ai posé: “Avec ce projet, est-ce que le coût de ma facture d’électricité va baisser ?”. Il m’a répondu : “je ne sais pas…. mais peut être que la facture sera plus “lisse” c’est-à-dire moins en dents de scie”….. Je l’ai regardé sans être convaincu mais je suis quand même partie en espérant. Et si c’est le cas, ca ne sera que dans quatre ans car selon le plan, le projet se terminera en 2019 !

Sunday, July 19, 2015

Pour ou contre le patriotisme américain ?


Le premier jour d’école de ma fille, les parents étaient invités à venir en classe. Elle avait 6 ans. Son école est située dans une banlieue de Boston.  Je suis donc dans sa classe depuis 8h00 du matin quand à 8h30, une alarme se fait entendre. Tout le monde se lève. Contente, je crois qu’il s’agit d’une pause et pas tout à fait réveillée, je me dirige vers la table à café. C’est alors que j’entends des voix qui murmurent. Je me retourne et stupéfaite, je vois les parents, main sur la poitrine, orientés vers le drapeau américain, récitant le serment au drapeau (Pledge of Allegiance). Embarrassée,  je me dirige discrètement vers mon siège et j’écoute attentivement ces murmures. Je me croirais à l’église. Cette année, ma fille qui vient de terminer sa quatrième année, récite encore à tous les matins le serment au drapeau.

On le sait tous, les Américains sont très patriotiques. On a juste à franchir la frontière des États-Unis pour voir des drapeaux flotter partout. Il y en a même un sur la lune. Et à l’approche de la fête de l’indépendance, le pays en sera plus que couvert. 

Ma fille m’a déjà dit qu’elle avait visionné une vidéo à l’école montrant comment plier le drapeau américain durant une cérémonie. Elle a pris ça très au sérieux, je suis restée bouche-bée! Le patriotisme commence là où on ne s’en doute pas.

Pourtant, il y aurait un déclin du patriotisme. En 2013, selon Gallup, 85 % des Américains se disaient extrêmement ou très fiers d’être Américain. Vous me direz que c’est beaucoup ? Eh bien en 2002, il y en avait davantage, soit 92% qui se disaient extrêmement ou très fiers d’être Américain. Selon l’American National Election Study, les raisons de ce déclin seraient dues aux liens moins forts avec des symboles puissants, comme le drapeau, plutôt qu’aux valeurs propres au pays, Les gens plus âgés ont encore ce sentiment très fort qui les unit à leur drapeau tandis que les plus jeunes expriment davantage de solidarité envers les valeurs du pays, comme «Egalite» et «opportunité».

Mais le drapeau continue de soulever des passions. On a qu’à regarder le débat très émotif soulevé par le drapeau confédéré. Certains veulent le garder, d’autres l’enlever car il représente la passé esclavagiste des états du sud.

Les raisons d’être patriotique ont changé avec le temps. Au début du siècle, les immigrants qui arrivaient étaient prêts à s’imprégner des valeurs du pays pour avoir une vie meilleure. C’était une question de survie mais aussi une façon d’adhérer au rêve américain. Aujourd’hui, les attaques terroristes ont modifié la raison  d’être du patriotisme. La protection du pays a pris une grande importance au sein des valeurs américaines.

Moi qui jette un regard extérieur, je suis toujours perplexe à l’idée que l’école enseigne le patriotisme dès l’enfance. Pourtant, il n’y a rien de mal à être patriotique. Au contraire, lorsqu’on est patriotique, on aime son pays et on veut le défendre.  J’ai déjà entendu dire que plus le patriotisme est fort et plus faible sera la probabilité d’une attaque terroriste en provenance de l’intérieur du pays. La question a d’ailleurs été soulevée lors de l’attaque de Charlie Hebdo à Paris.

Et regardez comment les Américains se relèvent après une attaque. Prenez par exemple, l’attaque terroriste lors du marathon de Boston en 2013. Quelques jours seulement après l’attentat, l’organisme « The One Fund » a vu le jour. Cet organisme qui vient en aide aux victimes des attentats et à leur famille a amassé plus de 60 millions en seulement 4 mois. Le tout a commencé avec des T-shirts portant le logo «Boston Strong», suivi d’accessoires, concerts, etc. Les Américains s’unissent vite pour défendre leurs pays. Et en plus ils sont efficaces.

Alors pourquoi suis-je si mal à l’aise lorsque j’entends ma fille réciter le serment au drapeau et chanter l’hymne National ? la réponse est complexe. Car j’aime cet esprit patriotique, mais je n’aime pas toujours la façon dont il s’exprime. Les extrémistes, ceux qui ont un esprit rigide et borné, les arrogants qui pensent être les meilleurs me dérangent beaucoup. Le danger c’est quand le patriotisme se transforme en nationalisme extrême.  De Gaule disait «Le Patriotisme c’est aimer son pays, le nationalisme c’est détester celui des autres». La citation est clairvoyante et en dit long.  C’est bien d’être patriotique mais il ne faut pas tomber dans l’arrogance ou l’extrémisme. Sur ce, Bonne fête de l’indépendance à tous les Américains.

La fierté de parler français à Boston


Lorsque ma fille me parle en français, j’ai souvent des commentaires élogieux de la part des parents. Elle a 10 ans et elle passe de l’anglais au français avec une aisance déconcertante, même si nous vivons aux États-Unis depuis plus de 5 ans. Il y a une règle à la maison : on parle uniquement en français. Interdiction d’y contrevenir.  

Nous sommes à Boston et parler en français est très prisé. C’est vrai qu’il y existe une forme de snobisme et que la bourgeoisie intellectuelle aime bien montrer aux gens qu’elle peut parler français. Combien de fois ai-je entendu dire que cette langue est magnifique, même si les Américains font des efforts surhumains pour prononcer quelques mots dans ma langue. Et qui n’a pas entendu l’histoire de Jacky Bouvier Kennedy qui a séduit les Français en parlant leur langue lorsqu’elle a rencontré le Général de Gaule à Paris ? Les Américains étaient fiers. Parler français est bien vu!  

Le français est tellement valorisé que la petite ville de Milton a des écoles publiques en français. Pourtant, Milton, située à 16 kilomètres de Boston, ne compte que 27 000 habitants. Eh oui, vous avez bien lu, des écoles publiques - et non privées - en français! Il existe quatre écoles primaires avec immersion française. En première année, le parent a le choix d’inscrire son enfant à l’immersion française ou à des cours en anglais et en espagnol. Si le parent choisit l’immersion française, l’enfant a des cours uniquement en français en première et deuxième années. À partir de la troisième année, les cours sont donnés moitié en français et moitié en anglais. Par exemple, les mathématiques sont en anglais et les sciences sociales en français. En quatrième année, le français ne représente plus que 25% des cours totaux et en cinquième année, il ne reste qu'un cours en français. À partir de 6 ans, l'élève commence l'apprentissage du français. À cet âge, le cerveau est une éponge.

J’ai rencontré des parents à une fête d’enfants à Milton. Des Américains qui ne comprennent pas un mot de français, mais qui ont tout de même choisi le programme immersion pour leur progéniture. Je m’attendais à rencontrer davantage de parents francophones. Mais non, la plupart étaient des Américains. Pas facile pour eux, surtout lorsque vient le temps des devoirs. Ils ne peuvent pas aider leur enfant. Je leur ai demandé pourquoi ils avaient choisi ce programme. Leur réponse était simple: parler en français est un cadeau qui va leur servir à  leur enfant toute leur vie et ils en sont extrêmement fiers. Le programme est tellement populaire que l'école prévoit ouvrir une seconde classe de première année.  

Quand je vois un Américain qui ne comprend pas un seul mot de français et qui me dit fièrement que son enfant parle français, je me dis que ça serait bien si cette fierté pouvait être ressentie partout au Canada. 

Bonne st-Jean !

Sunday, September 22, 2013

La peur d'être poursuivi aux États-Unis

Un jour, on m’a dit : « il y a trois façons de faire de l’argent aux USA : Soit tu travailles fort, soit tu reçois un important  héritage ou encore tu poursuis une compagnie ou un individu fortuné ».

C’est une constance ici, les gens ont peur de se faire poursuivre.
Par exemple, une voisine m’a bien avertie qu’il ne faut surtout pas que ma gardienne soit reconduite chez elle par le père de l’enfant.  Car sait-on jamais, la gardienne, souvent mineure, pourrait porter plaindre à la police pour attouchement fait dans la voiture et là, le cauchemar ne fait que commencer. Il fallait y penser n’est-ce pas ?

J’ai vu une entreprise qui a été poursuivie par une personne ayant postulé  à un poste. L’emploi en question requérait 5 années d’expérience et la personne qui postulait en avait seulement 2. L’entreprise a donc refusé sa candidature en lui expliquant qu’elle ne rencontrait pas les exigences requises. Elle les a poursuivis pour discrimination.  Cela a été réglé hors cour, mais la compagnie a quand même dû débourser $15 000 à la plaignante.
Ma voisine s’est faite poursuivre à cause d’un accident de voiture banal. Elle était dans une station d’essence, a reculé doucement sa voiture et a frappé la voiture arrière. Rien de grave. Seulement une égratignure sur le pare choc. Pour s’assurer qu’il n’y avait pas de blessé, ma voisine parle avec la propriétaire de la voiture arrière. Tout semble normal…… Quelques mois s’écoulent et elle reçoit un avis de poursuite de $140 000. À cause de cet accident, la propriétaire  de la voiture arrière a été obligée d’arrêter de travailler. Des douleurs aiguës seraient apparues  et l’empêchaient de marcher.  Bref, cette comédie a duré 4 ans. Pour ma voisine, il était hors de question que sa compagnie d’assurance débourse un sou. Finalement, il y a eu un règlement hors cour et la victime a été indemnisée. Elle a quand même reçu $10 000.

Aux États-Unis, les frais d’avocats doivent être payés par le client, qu’il gagne ou non la cause. Dans d’autres systèmes, lorsqu’un plaignant perd sa cause, il doit rembourser une partie des frais d’avocat au gagnant. Ce système légal est un incitatif pour réduire les poursuites absurdes ce qui n’est pas le cas aux USA puisque le perdant ne doit pas payer  une partie des frais d’avocat au gagnant.
Quelques statistiques …..

·         Aux États-Unis, il y a 15 millions de poursuites civiles par an. C’est le pays qui dépense le plus au monde en poursuites avec $251 milliards par année.

·         80% des avocats dans le monde sont  aux USA (la grande majorité est à New York). C’est le pays au monde où il y a le plus d’avocat per capita.

·         La compensation moyenne d’une poursuite pour blessure est de $60 000 (1).

·         79% de la population croit que la publicité faite par les avocats encourage les gens à poursuivre pour blessure et même si ceux-ci ne sont pas blessés….. (1)

La peur d’être poursuivie aux États-Unis est insidieuse. Elle s’installe tranquillement dans nos gestes, nos habitudes, on devient prudent. Plus encore, certaines  personnes deviennent paranoïaques. Tout le monde fait attention et est gentil avec les autres mais surtout, chacun surveille autour de soi, les autres. On marche avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête!

(1)    Statistic Brain

Sunday, September 8, 2013

LA GÉNÉROSITÉ DES AMÉRICAINS


Cet été, j’ai participé à une course de 11 kilomètres à Cape Cod pour amasser des fonds pour un organisme sans but lucratif (OSBL) qui vient en aide aux familles vivant avec une personne atteinte de la maladie SAL (sclérose amyotrophique latérale). Pour ceux qui l'ignorent, la SAL est une maladie dégénérative. La personne atteinte devient complètement paralysée. Elle est incapable de parler, mais son cerveau reste intact. Le seul moyen de communication se fait par les yeux. Autrement dit, elle devient prisonnière de son corps.
Cette course annuelle est très populaire dans la région de Boston. Elle existe depuis plus de 40 ans et environ 13 000 personnes y participent. Une amie qui habite à Boston, a décidé de m’accompagner dans ce défi en courant et surtout en amassant de l’argent. Le minimum que nous devions récolter par personne était de $1500. À ma grande surprise, elle a amassé une bonne somme d’argent, presque autant que moi. Au total, nous avons amassé $10 000. Vous trouvez que c’est beaucoup?

Aux États-Unis, donner en temps ou en argent à des œuvres de charité fait partie de la culture. Et ça commence jeune. Par exemple, dans le Massachusetts, tous les étudiants âgés de 15 à 18 ans doivent obligatoirement faire 40h de service communautaire par année. Et c’est pris très au sérieux!
En 2011, selon un rapport du Center on Philanthropy de l’Université d’Indiana, les Américains ont donné plus de 217 milliards à un OSBL. En plus d’être généreux, ils sont efficaces lorsqu'ils créent un organisme. Vous n’avez qu’à regarder la rapidité avec  laquelle l’organisme « The One Fund » a vu le jour à la suite des attentats du marathon de Boston. The One fund, qui vient en aide aux victimes et familles des attentats, a amassé plus de 60 millions en seulement 4 mois. Le tout a commencé avec des T-shirts portant le logo «Boston Strong», suivi d’accessoires, concerts, etc.

Sans OSBL, plusieurs familles dans le besoin seraient dépourvues puisque l’État ne s’occupe pas d'elles. En fait, l’État est tout simplement absent. Par contre, il a mis en place un incitatif majeur : toute donation est déductible d’impôt à 100%. Avis aux gens fortunés! Mais encore faut-il savoir à quel OSBL donner? Car il y en a beaucoup : on en compte plus d'un million, selon le National Center for Charitable Statistics.
Autres données intéressantes si on compare la générosité des Américains à celle des Canadiens: en 2010, la moyenne en don par personne était de 1188$ aux États-Unis (allant de 2491$ dans l'Utah à 597$ en Virginie de l’Ouest). C’est généreux si on compare avec le Canada et encore plus avec le Québec. Selon Statistique Canada, pour la même année, 10,6 milliards ont été donnés à un OLSB. La moyenne des dons est d’environ 446$. Les Québécois sont les moins généreux avec une moyenne de 231$ comparativement à 517$ pour le reste du Canada.

Il y a donc beaucoup d’argent dans les OSLB aux États-Unis. Cependant, tout n’est pas rose, car chaque organisme a le pouvoir de distribuer son argent comme elle le veut. La répartition des dons est à la discrétion des dirigeants. Vous avez tout intérêt à entretenir de bonnes relations avec eux si vous voulez bénéficier de leur aide. Si vous habitez dans une région plus fortunée, les OSLB risquent d’avoir un portefeuille bien garni. Par conséquent, les familles dans le besoin ont de bonnes chances de recevoir davantage d’argent. Par contre, les familles défavorisées ne vivent pas nécessairement dans des régions riches.
Le jour de ma course, le temps était magnifique et l’atmosphère électrisante.  L’organisme pour lequel j’ai couru a amassé 275 000$, leur objectif était de 350 000$. Il y avait donc un peu de déception dans l’air. Ma course s’est bien terminée, j’étais fière de moi, mais surtout je me suis trouvée chanceuse de courir pour les personnes atteintes de l'SAL qui, elles, sont paralysées.

Friday, April 27, 2012

Être malade aux États-Unis, ça peut faire mal !

L’année dernière, mon mari est allé à l’urgence pour une douleur aiguë au ventre. Temps d’attente : 5 minutes avant de voir une infirmière. Pronostic : crise d’appendicite. Après deux opérations, quelques complications nécessitant un transfert aux soins intensifs, il est resté une semaine à l’hôpital.  Coût de la facture : $90 000.

La même année, je tombe dans l’escalier chez des amis. Ma cheville enfle et devient bleue. Incapable de marcher et criant de douleur, on appelle le 911. La police arrive suivi de l’ambulance. Consultation, radiographie,  il ne s’agit que de ligaments étirés. En seulement 3h00, tout est fini, je sors de l’hôpital. Coût de la facture : $20 000.

Toujours la même année, comble de malheur, ma fille de 6 ans a une douleur aiguë au ventre. Nous partons pour l’hôpital. Ma fille voit une infirmière en moins de 5 minutes. Après une radiographie et la consultation, il n’y a rien de grave, soulagement. Tout s’est passé en 2h00. Coût de la facture : $2 000.

Petit calcul rapide : $112 000 le coût total de la facture d’hôpital... Par chance, nous avons des assurances médicales.


Aux États-Unis, si vous tombez malade et que vous n’avez pas d’assurance médicale, ça peut faire mal, même très mal!

La loi oblige tous les hôpitaux à accepter et soigner une personne malade à l’urgence, qu’il soit assuré ou pas. Une fois le service rendu, l’hôpital vous envoie la facture. C’est très simple comme procédure.

La facture peut donc être très salée. Savez-vous que parmi les principales raisons d’une saisie hypothécaire aux États-Unis, il y a celle d’un propriétaire qui s’est retrouvé à l’urgence et n’a pas d’assurance médicale? Ça peut donc faire mal de perdre sa maison parce qu’on a été malade.

La situation est différente si vous êtes assurés, mais attention le prix d’une assurance médicale n’est pas donné. À titre d’exemple, si vous n’êtes pas assurés via votre employeur, une assurance médicale privée dans le Massachusetts coûte environ $30 000 par année pour une famille et 2 enfants. Pour une mère et un enfant, le coût est d’environ $18 000 par année.

Ce n’est donc pas tout le monde qui peut payer une assurance médicale privée. En 2010, environ 50.7 millions de personnes n’avaient pas d’assurances médicales, soit environ 20% de la population.

Autre petite information : Si vous êtes assurés via votre employeur, le coût que vous devez payer par mois pour une famille avec enfants s’élève entre $1200-$1800. Et pour finir, si vous n’êtes pas assez pauvre pour être éligible à ce que l’état paye pour les services médicaux et que vous n’avez pas pris une assurance médicale, soit privée, soit via votre employeur, et ben vous avez une pénalité à payer à la fin de l’année (je parle toujours pour l’État du Massachussetts).  

Obama tente de changer la loi, mais ce n’est pas facile. Son projet consiste, entre autre, à s’assurer que chaque personne aux USA puisse recevoir des soins médicaux sans perdre sa chemise, c’est-à-dire que si vous êtes dans l’impossibilité de payer la facture médicale, l’état prend en charge cette facture.

Le projet a été accepté mais avec beaucoup de restrictions. Seul les gens les plus pauvres du pays peuvent recevoir des soins «gratuits». On oublie donc la classe moyenne.

L’avantage  d’être soigné ici ? Des services médicaux exceptionnels.
Le désavantage ? Le coût faramineux attribué à ses services.

Nous sommes encore loin d’un monde idéal.

Bref, la prochaine fois que vous voyagez aux États-Unis, n’oubliez surtout pas de vous procurer une assurance médicale avant votre départ…..